Entre art et design

Artiste septuagénaire, Marc Camille Chamowicz fait dialoguer depuis cinquante ans les arts plastiques et le design. Pour réaliser cette exposition, il a pris pour de point de départ l’industrialisation de Saint-Étienne malgré le fait qu’il n’ai pas de lien particulier avec cette ville. Il mélange architecture, design, peinture, vidéo, photographie, textile et décoration. Aujourd’hui, il nous présente quatre-vingts de ses œuvres conçues depuis les années 1960. Dans un parcours regroupant sept salles, il nous plonge dans ses univers colorés et printaniers. Il fait suivre aux spectateurs un scénario : Zig Zag, Rachel et Graham, L’entrepôt, Peintures 1, Peintures 2, Du Textile, … Many Ribbons. À noter que chaque pièce a son identité, certaine plus forte que d’autres…

Zig Zag

Le spectateur est immergé dès le début dans une première grande salle qui annonce le ton de l’exposition. Couleurs pastel, motifs aux courbes charmeuses, et aménagements d’intérieur, le musée se retrouve décloisonné. Les années 70-80 résonnent, des livres sur Bowie et des boules à facettes sont là, il ne manque plus que la musique pour que l’immersion soit totale. L’œuvre s’étend dans les moindres détails, même les systèmes électroniques n’ont pas échappé à l’œil de l’artiste, et sont habillés d’un petit nœud de tissus.

Many Ribbons

L’exposition respecte ses promesses et résonne parfaitement avec le passé industriel du territoire stéphanois. Nous pouvons faire référence à la rubanerie, qui était une des activités phares de la ville depuis la fin du XVIII^e siècle. Le ruban est un élément qui revient à de multiples reprises, cette anecdote sur le territoire stéphanois est sûrement ce qui a inspiré l’artiste.

Les photographies se fondent aux pièces et apparaissent comme des éléments de décoration. La peinture est quant à elle davantage mise en avant. Deux pièces entières leur sont dédiées : Peintures 1 et Peintures 2. L’esthétique du white cube est rompue, les peintures sont accrochées sur plusieurs panneaux de bois recouverts de papier peint, ou alors sur des murs colorés. La peinture accède à un côté environnemental et spatial agréable à l’oeil.

L'entrepôt

La pièce qui marque les esprits et qui fait sortir les téléphones pour une jolie photo n’est autre que la salle L’entrepôt. Mur violet, lumière séduisante à condition de ne pas avoir le tournis, meuble détourné de leur fonction première, les questionnements sont mis à l’honneur. Quelle est la fonction primaire de ce meuble ? Pourquoi jouer avec les échelles de taille ?

Marc Camille Chaimowicz et Aurélie Voltz nous proposent une exposition complète, qui nous fait voyager dans le temps. Ce ne sont pas simplement des oeuvres exposées, mais tout un univers recréé. Des couleurs aux motifs, des diverses pratiques à la mise en scène, tout est présent pour que, le temps d’un instant, le public oublie où il se trouve.